Roman

#560 Trois de Valérie Perrin

Le livre de poche
760 pages
9.40 euros

Je m’appelle Virginie. Aujourd’hui, de Nina, Adrien et Étienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Étienne, c’est moi qui ne veux plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l’enfance. Je ne me suis jamais attachée qu’à ces trois-là.
1986. Adrien, Étienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer.
2017. Une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ?

Note : 5/5

Mon avis :

Ce livre a été une surprise totale, que ce soit du point de vue de sa structure que du point de vue de la narration. 

On oscille entre le passé et le présent, de 1987 à 2017. Trente années de la vie de Nina, Adrien et Etienne. Le passé, passe de l’un à l’autre, le point de vue omniscient nous permettant de connaître chacune des émotions des personnages, y compris parfois, ceux qui gravitent autour des trois personnages principaux. Et puis, il y a le présent, à la première personne, raconté par Virginie. 

Virginie est un mystère total. Elle nous raconte son présent et c’est comme si on découvrait les petits secrets de Nina, Adrien et Etienne grâce à elle. Sauf qui Virginie ne les fréquentait pas. Elle était comme un œil extérieur. Les Trois étaient tellement fusionnels que jamais personne ne parvenait vraiment à se faire une place entre eux. Qui est Virginie ?

Trente années, c’est long à raconter, mais c’était en même temps très immersif. Toutes les nombreuses références de pop culture, de chansons, de tv qui émaillent le livre m’ont parlées puisque c’est aussi ma génération. Et au fil des années, on voit les caractères des enfants qui se dessinent, les adolescents perdus apparaissent, les drames de la vie les écorchent, les décisions bonnes ou malheureuses changent la donne. Bref, la vie qui s’écoule. Mais les mystères demeurent. Qu’est-ce qui a pu séparer ce trio si inséparable ? 

J’ai été vraiment happée par cette histoire bien ficelée. Mais ce qu’il en ressort, je trouve, c’est une triste nostalgie. Il se dégage de ces personnages une sorte d’abattement latent, comme s’ils étaient conscients que la vie ne réalise pas les rêves des enfants, mais les brise. 

Enfin, au milieu de ces évènements que la vie assène sans pitié, il y avait les mères. Les mères de Nina, d’Adrien, d’Etienne, et même les autres mères rencontrées, gardaient une lucidité incroyable sur leurs propres enfants. Elles connaissaient leurs qualités, leurs défauts, leurs failles, leurs erreurs. 

Les thèmes abordés sont nombreux et très difficiles rendant la lecture parfois pesante. Pour autant, il m’a été impossible de décrocher tant que je n’ai pas eu les réponses à toutes mes questions. 

En résumé, je ne m’attendais pas à ça, loin de là, mais j’avoue que cette histoire n’est pas prête de quitter ma tête !

Alors, vous en pensez quoi?